
‘Notes à l’orée’ _ Vernissage

William Jones et Pablo Diarra, en co production avec Le Couvent, présentent l’exposition Notes à l’Orée, avec des flûtes en forme d’œuf, des ardoises qui sonnent, et des poèmes.
« À l’affût, nous nous abandonnons – au gré des notes entendues et de celles écrites, l’étendue nous couvre entièrement. Les sons émis par les oiseaux sont autant de traces, autant de manières d’occuper un territoire, que les stries autrefois creusées dans le granit. Une forêt de feuillus et de résineux qui pousse sur une carrière abandonnée. Un ruisseau au fond d’une gorge couvant une souche habitée. Nous gravons des glyphes à la surface d’une flûte faite d’argile: une composition adressée aux oiseaux, et l’outil permettant de mieux s’immiscer dans leurs niches phoniques. »
Dans le Massif du Sidobre, en Corrèze ou en Provence, Pablo Diarra et William Jones sont à l’écoute de ce qui les entoure: les frottements du marbre lisse sur les aspérités de la roche, le bruissement des feuilles de boulots et de pins et, sans cesse, les vocalises du grand orchestre animal. Des territoires qui les accompagnent et qui nourrissent des harmonies percussives, de longues nappes frottées, mais encore des entailles dans le bois flotté, des inscriptions dans la terre presque sèche, des trames de graphite à la surface de fibres serrées.
William Jones
Se promener, au hasard, dans les dédales des villes ou des champs, et traverser les histoires. En récupérer des bribes, réelles ou fantasmées, et les remettre en forme à l’atelier. Les espaces dans lesquels William Jones choisit de déambuler sont des intermédiaires, des lieux de passages et autres trappes vers un imaginaire qu’il aime titiller grâce à eux. Chantiers ou ruines, îlots de réaménagement urbains ou périurbains, l’artiste arpente ces lieux de suspension, où se tiennent ensemble un peu de ce qui a été et de ce qui sera bientôt, laissant, en attendant, libre cours à tous les travaux et scénarios qu’il se plaît à y imaginer.
Dans les morceaux de paysages et les vestiges de constructions abandonnées, il pose son attention, cueille des motifs, des photographies ou des objets, qu’il hybride et fond ensuite dans des dessins composites, des installations protéiformes ou des performances à plusieurs. Sa pratique tient du caprice, dans tous les sens du terme : qui relève d’intuitions et de coups de tête amenés par les pas et les rencontres insolites, et du genre éponyme développé à la Renaissance, où s’inventent sur le papier des architectures fantasmagoriques à partir d’éléments empruntés à un répertoire de formes usuelles.
Les environnements et les carnets de William Jones sont plein d’images de ce qui a cessé d’être utile ou habité, d’accessoires et de fragments, qu’il s’amuse à réincarner et recomposer. L’artiste est un passeur, qui les sauve de l’oubli en les emportant dans le monde de l’imaginaire, où la ruine trouve une seconde vie. Ses installations tiennent de l’archive autant que du décor de théâtre. En elles se réactivent les histoires passées et s’inventent celles à venir, par le texte ou le jeu, mais encore par les trames répétées à l’infini et grâce auxquelles il donne un ancrage solide à ce qui aura bientôt disparu. Se promener pour explorer et rallonger le temps, se l’approprier, et trouver de nouvelles pistes aux récits qu’il fait défiler le long de la route.
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